Badlands et Montana

États-Unisjeudi 20 juin 2013

Nous voilà sur la route vers Badlands National Park. Pour ceux qui ont suivi attentivement le blog, nous vous avions parlé de ces paysages déjà rencontrés à Petrified Forest ou à la sortie de Capitol Reef : ceux sont des zones où la roche est à nu et forme de nombreux monticules de quelques mètres ou quelques dizaines de mètres de haut. Rien ne pousse sur ces pentes, ou presque, car l'eau y ruisselle et emporte tout.

La plus grande surface de badlands des Etats-Unis est concentrée dans ce parc national du Dakota du Sud. Des colons franco-canadiens les avaient qualifiés de "mauvaises terres à traverser", et le nom est resté depuis.

Enfin, pour le moment, le paysage et plutôt plat et verdoyant. Nous sommes dans les grandes plaines, haut lieu de l'élevage américain. Pas de badlands en vue, juste des vaches et de l'herbe. Nous arrivons à l'entrée du parc, et aussitôt après, nous y voilà. La plaine laisse subitement la place à un paysage lunaire, qui s'étend à perte de vue. On dirait qu'une pelleteuse géante a creusé la plaine, laissé ces monticules un peu partout, et qu'elle s'est arrêtée subitement, sans raison apparente. Une route longe la zone et offre de nombreux points de vue. A quelques endroits, elle s'aventure au milieu des collines et permet de les voir de l'intérieur.

Un premier arrêt nous permet de nous familiariser avec le terrain. Il fait chaud et la chaleur est accentuée par la roche blanche qui réverbère fortement la lumière. La vue est toutefois impressionnante! Nous continuons à rouler, et nous arrêtons à quelques-uns des nombreux points de vue. A certains endroits, la roche change de teinte, passant du blanc au rouge, en passant par le jaune. Il y a quelques fleurs çà et là, et quelques oiseaux, mais le paysage est très désolé. Ca tombe bien, on est venus pour ça !

Après une pause pique-nique dans la prairie, nous décidons d'aller faire une marche pour découvrir les badlands de l'intérieur. Et c'est là qu'on se rend compte de plusieurs choses :

    - De loin, les collines ont l'air lisses et régulières. De près, c'est un véritable champ de rochers pointus et enchevêtrés, et il vaut mieux regarder où on met les pieds. - C'est un vrai labyrinthe, heureusement qu'il y a des marqueurs pour indiquer le chemin. - Ca fait à peu près aussi mal aux yeux que sur la mer de sel de la Death Valley. Même avec les lunettes de soleil, c'est dur.
Du coup, on comprend mieux l'origine du nom "badlands", surtout que les premiers visiteurs n'avaient sans doute ni marqueurs, ni lunettes de soleil ! Pour nous, la ballade fut intéressante et impressionnante, mais assez fatiguante. Pour eux, ca devait être l'enfer sur terre.

Nous avons beaucoup apprécié cette courte escapade dans les badlands, même si c'est sans doute le seul moment du voyage où nous aurions préféré avoir un bel orage, avec nuages noirs, pluie et éclairs. D'abord pour soulager nos yeux de la luminiosité. Et après, parce que le paysage se prète plus à ce genre de temps qu'à un grand ciel bleu avec les petits oiseaux qui chantent. Mais tant pis !

Alors que l'après midi avance, nous décidons de repartir pour nous avancer vers notre prochaine étape, située à 1000km de là. Nous avions prévu 2 jours pour arriver à Glacier National Park, dans le Montana, à la frontière avec le Canada. Mais en commencant dès ce soir, nous pourrons passer plus de temps dans le parc.

C'est donc parti pour 5 heures de route. Nous quittons le Dakota, retournons au Wymoming, où nous dormons sur la route. Le lendemain, 7 heures de route nous emmènent à travers le Montana.

Pas d'autoroute dans ce coin perdu des Etats-Unis. Juste des routes toutes droites et perpétuellement en travaux, des fermes, des prairies, et des villages isolés. Après 1h de recherche intensive, nous avons réussi à trouver une table de pique nique pour le repas du midi. Nous y avons passé une bonne heure, le temps de souffler, puis c'est reparti vers la ville de Great Falls pour y passer la nuit. Il ne restera que 3 heures de route le lendemain, ce qui nous fera gagner presque une journée entière dans le parc. Pas mal, hein ?

Le Montana est surnommé "Big Sky State", ("l'état du grand ciel"). Il n'est pas difficile de deviner pourquoi, quand on voit ces plaines à perte de vue. Le ciel chargé de nuages vient littéralement écraser le paysage, et on s'y sent tout petit.

Et moi, je suis certain que le fond d'écran de Windows XP vient de là-bas.