Devil's Tower & Mont Rushmore

États-Unismardi 18 juin 2013

Terminé Yellowstone ! Nous allons quitter le Wyoming pour aller plus vers l'Est, dans le Dakota du Sud, ce qui représente 10 bonnes heures de route. A l'origine, il était prévu de les faire en une seule journée, mais pour mieux faire passer la pilule, nous avons décidé de les étaler sur 2 jours et de nous arrêter un peu en chemin. Nous avons donc quitté le parc un peu plus tôt la veille, et avons pu rouler 5 heures avant de nous arrêter pour la nuit.

La route était très agréable, passant par de petits villages perdus et les Bighorn Mountains, très jolies au coucher du soleil. Et donc aujourd'hui, il nous reste seulement 5h de route, que nous allons agrémenter de deux arrêts, et pas des moindres.

Premier arrêt : Devil's Tower (la Tour du Diable), le premier site classé National Monument du pays, et on comprend pourquoi. C'est une formation naturelle aux formes étranges, qui sort de terre au beau milieu de la plaine. Nous n'avions jamais rien vu de tel.

L'endroit est sacré pour les indiens. D'après leurs légendes, les dieux ont soulevé le sol pour permettre à 3 indiennes d'échapper à un ours géant, qui a laissé d'immenses traces de griffes sur la montagne en essayant d'escalader.

Pour les géologues, c'est un peu plus terre à terre. Cette tour de 270m de haut est tout ce qui reste de la cheminée d'un ancien volcan, qui se serait érodé avec le temps. La roche volcanique s'est solidifiée en colonnes hexagonales, donnant ces fameuses griffures.

Nous entrons dans le National Monument, qui est en fait un mini National Park. La route fait le tour de Devil's Tower, mais le parc nous réserve une autre surprise : il abrite une colonie de chiens de prairie !

C'est assez drôle à regarder : ils fouillent le sol frénétiquement à la recherche de nourriture, pendant que d'autres, debout sur leur pattes arrières, montent la garde. Des qu'un intrus s'approche, ils émettent un sifflement et tout le groupe se redresse, prêt à courir se cacher. Il paraît que ces animaux ont un véritable langage : les sifflements sont différents selon que la menace soit un humain, un aigle, un rhinocéros ou un Boeing 747.

Les chiens de prairie hibernent, et doivent donc faire des réserves pour l'hiver. A cette période de l'année, ils sont encore très maigres, mais ils devraient ressembler à de grosses boules poilues d'ici à l'automne.

Cet arrêt est très agréable. Nous en profitons pour déjeuner et nous dégourdir les jambes en allant au pied de la tour. Mais le temps passe vite, et nous devons nous mettre en route vers le deuxième arrêt.

Nous arrivons au Mont Rushmore vers 17h. La célèbre sculpture des présidents américains se situe au coeur de la région des Black Hills, une chaine de montagnes qui domine tout le Dakota du Sud. La région est assez isolée, mais quand on arrive au village de Keystone, au pied du mont, on a l'impression d'arriver à Frontierland à Disney : fastfoods, attractions, boutiques de souvenirs, le tout décoré façon western. Nous ne nous y attardons pas et filons directement au National Memorial, au sommet de la montagne. C'est impressionnant !

Le mémorial est conçu comme un lieu de pèlerinage dédié à la nation. On y entre par une allée solennelle en granit, au dessus de laquelle flottent les 50 drapeaux des états. La sculpture surplombe le tout du bout de l'allée : les têtes de Washington, Jefferson, Roosevelt et Lincoln font une vingtaine de mètres de hauteur. A leur pied, des tonnes de blocs de roche, arrachés de la montagne à la dynamite. Partout, on trouve des grandes phrases et des citations gravées dans la roche. Les boutiques vendent des médailles "freedom", des drapeaux, et des glaces "selon la recette de Thomas Jefferson". Comme nous sommes de bon patriotes, nous louons l'audio guide et essayons d'en apprendre un peu plus sur ce "symbole de la démocratie dans le monde" (dixit le guide). Je sens qu'on va s'amuser.

Pour tout vous dire, le gouverneur du Dakota du Sud voulait attirer les touristes en créant une attraction unique : sculpter sur une montagne la tête des célébrités locales. Il a donc fait appel à un artiste renommé pour lui exposer son idée, et c'est de là que tout est parti. L'artiste, Gutzon Borglum, a préféré représenter des figures emblématiques en immortalisant les présidents ayant marqué le pays.

Au départ il ne devait y avoir que Thomas Jefferson et George Washington. Durant la construction, le visage de Jefferson a même du être déplacé à droite de Washington au lieu de la gauche, car un coup de dynamite mal dosé détruit sa tête.

Au fur et à mesure de l'avancée de la construction, de nombreuses surprises sont apparues, deux présidents ont été ajoutés et les travaux ont pris du retard. Les personnages devaient être sculptés jusqu'au buste, mais après 20 ans de travaux, une dépression économique, un important dépassement du budget et la mort du sculpteur, l'état a décidé qui était grand temps d'arrêter les frais. L'oeuvre est donc resté dans l'état où nous la voyons aujourd'hui (la société Karcher a tout de même offert la rénovation il y a quelques années).

On vous passe les détails sur la vie de famille du sculpteur, l'avalanche de superlatifs et le discours patriotique, mais il faut quand même le reconnaître, c'est impressionnant de se trouver devant ce monument emblématique des États-Unis !

Nous finissons la journée et rejoignons notre motel, près du parc prévu le lendemain : Wind Cave.